Nous avons particulièrement aimé votre dernier EP, « Auguries », ce qui nous a donné envie de venir vous écouter en concert, ici à Antibes, au Festival Pop’ Arts. Merci de nous accorder quelques instants…
Cet été, après son concert, Fox Nigon nous a accordé un moment, à deux pas de la scène, au restaurant traiteur « Maison Maillard », où une grande table a été dressée pour qu’il puisse terminer la soirée avec ses amis.
Vous nous avez particulièrement ému lors de l’évocation de votre accident, et de la présentation de la Fédération France AVC, dont vous êtes le parrain. C’est quelque chose que vous faites à chaque concert ?
Oui, pratiquement! Surtout aujourd’hui où l’on ne parle plus que de Covid, les gens ont tendances à oublier qu’il y a d’autres maladies, en l’occurrence, l’AVC, c’est 60.000 morts par an en France !
Et plus de 2 heures de concert, ce n’est pas trop éprouvant ?
Non, au contraire, c’est une thérapie. Et toute l’énergie qui vient du public me donne toutes les forces du monde. Comme je le dis dans mes chansons, je suis déjà mort une fois, alors je ne crains plus rien; autant tout vivre à fond.
Après deux albums et un EP, quand on entend tous vos morceaux sur scène, les uns après les autres, on sent une nette évolution, d’abord dans la performance, mais aussi dans la composition. Comment vous l’expliquez ?
Je suis venu tard à la chanson, après mon accident. Pour moi, c’est une nouvelle vie, et un nouveau métier, pour lequel je n’ai jamais été formé. J’ai démarré avec mes tripes plus qu’avec ma voix. Avec l’album « to be AND to be », j’ai réalisé que j’avais beaucoup de choses à apprendre, surtout la technique, et j’ai commencé à travailler avec une coach vocale.
Et puis depuis « The game is over », je continue à travailler avec Matt Butler. C’est un grand Monsieur qui a contribué au succès de tellement de star… j’ai vraiment de la chance, car ses arrangements donnent à mes compositions une toute autre dimension.
Vous nous aviez habitué à des titres plutôt auto-biographiques, avec « Auguries », rien de tout ça ?
Je n’ai jamais écrit de chansons « auto-biographiques » pour parler de moi, mais dans le but de servir des idées et des causes. Avec Auguries, je ne me sert plus de moi, mais l’album est tout aussi engagé.
Engagé, certes, on peut même dire politiquement incorrect ?
Incorrect ? Non. Décalé, oui, surtout par rapport à la pensée unique qui domine aujourd’hui. Quoi que les thèmes écologistes ou anti-guerre non rien de décalés ou d’incorrects…
Mais avec « Mister Fear » ou « No no no », vous sortez des idées convenues… seriez-vous complotiste ?
(rires) je crois que les personnes, les entreprises, les politiques, les pays, ont tous des stratégies pour atteindre leurs objectifs. Ces stratégies sont plus ou moins secrètes, pour se protéger de la concurrence. Alors oui, je crois en la théorie des stratégies. Si vous mélangez complot et stratégie, c’est juste que mon analyse dérange !
Et puis « No no no » n’est pas plus complotiste, anarchiste ou réactionnaire que « Révolution », que j’ai écrite il y a déjà quatre ans…
Quels sont vos projets ?
Je dois terminer l’album que nous avons commencé avec Matt et Rob, « Auguries » n’est que le premier volet. Il reste encore 7 titres à finaliser et les vidéos à tourner. Et puis je n’arrête pas d’écrire et de composer, ça occupe !
De prochaines scènes ?
Oui, à la rentrée, mais tout dépendra de la situation sanitaire. Les concerts assis-masqués-contrôlés, c’est pas trop ma tasse de thé… Beaucoup d’amis sont venus me voir au concert ce soir, et le public est vraiment formidable, mais leur confort et leur plaisir doit être aussi important que les miens.
Merci Fox, à bientôt.
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